Mexico, 2 mai 2022 – Première journée d’activités du FSM 2022 : Pas d’avenir pour la solidarité internationale sans internationalisme !

Par le Collectif international de la jeunesse francophone au FSM 2022

Le FSM 2022 s’est poursuivi lundi 2 mai avec sa première journée d’activités autogérées par les organisations participantes. Près de 175 ateliers et conférences sont programmés pour cette seule journée, en mode présentiel ou virtuel, autour des 10 axes thématiques du forum. Parmi ces différents axes, ceux portant sur la défense de l’environnement et des territoires, la justice socio-économique et la participation politique étaient les plus populaires. 

Cette première journée d’échanges et de discussions, fut certes émaillée par plusieurs problèmes logistiques inévitables pour un événement qui se déroule sur plusieurs sites en même temps et dans une ville de plus de 20 millions de personnes. Néanmoins, la qualité des échanges et des interventions était au rendez-vous. L’altermondialisme ne se résume pas aux événements des Forums sociaux, pouvait-on aussi entendre. Basé sur le principe de l’horizontalité, l’altermondialisme est la forme d’internationalisme qui repose sur les mouvements sociaux de la planète. Comment peut-elle contribuer à la transformation sociale? Ce débat, qui est aussi la raison d’être du Forum, s’est donc amorcé à Mexico.

Dans cette perspective, deux ateliers ont retenu principalement notre attention, organisés par le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID-France), France Amérique latine, l’Initiative pour un autre monde (IPAM), ATTAC-France et Tournons la page. Intitulés «Renouvellement des formes d’internationalisme et de la solidarité internationale face aux crises multiples» et «Résistances populaires face aux autoritarismes et aux violences d’État : quelles stratégies face au racisme, au colonialisme et au délitement des espaces démocratiques ?», ces deux ateliers ont fait intervenir des personnes provenant de Syrie, du Burkina Faso, de Guinée, du Mali et du Tchad, du Myanmar, de la Syrie, du Mexique et du Brésil, des États-Unis et de France notamment. Une belle manifestation concrète du concept d’internationalisme promu par le FSM ! 

Les enjeux locaux sont internationaux

D’entrée de jeu, il est affirmé que la solidarité internationale exige d’envisager les enjeux locaux comme des dimensions convergentes de la lutte globale des peuples. C’est ainsi que la solidarité se transforme en internationalisme et devient un axe du combat politique dans chaque pays. Dans une perspective de transformation sociale, la solidarité internationale exige de briser le moule de la domination coloniale du Nord sur le Sud afin de suivre plutôt une approche d’horizontalité et d’égalité.

La solidarité internationaliste n’est pas de « l’assistanat blanc » car la poursuite d’objectifs d’autonomisation doit y être essentielle, en vue de permettre aux pays du Sud d’être créateurs de leurs propres solutions. Parmi les approches innovantes, celle de l’accompagnement ouvre des pratiques plus respectueuses des peuples. Camper la solidarité internationale dans une approche de transformation sociale part du principe que l’émancipation ne peut être l’œuvre que des personnes et des populations victimes du racisme et du colonialisme elles-mêmes.

L’internationalisme contre la solidarité du « deux poids deux mesures »

L’accueil des réfugiés est en soi un débat dans les pays hôtes, comme elle est en soi un parti pris en faveur des populations victimes de violence, de répression et des luttes de pouvoir. La solidarité est un geste d’engagement social et politique. Toutefois, il ne s’agit pas de la seule dimension qui démontre qu’il n’y a pas de neutralité dans la solidarité.

L’agression russe en Ukraine est particulièrement révélatrice de l’instrumentalisation de la solidarité suivant une méthode de « deux poids, deux mesures ». Parmi les meilleurs exemples de ce double discours, on mentionne la mobilisation très rapide de l’Union européenne et des États occidentaux pour accueillir les réfugiés ukrainiens, alors que d’autres populations issues de pays en conflit depuis des années sont oubliés, notamment ceux originaires de Syrie, d’Afghanistan ou de Palestine. Ce constat fut aussi repris dans des ateliers distincts des organisations maghrébines et du Palestine Social Forum

La solidarité internationale n’est pas neutre. Faut-il que la communauté internationale se mobilise rapidement et protège le droit à l’autodétermination des peuples ? Absolument! Toutefois, cette communauté internationale ne peut pas agir uniquement lorsqu’il s’agit d’un conflit entre Blancs ou lorsque l’avenir de l’Union européenne est en jeu. L’humanité n’a pas de frontières. La solidarité non plus. 

Consultez ici les contributions des différents membres du Collectif jeunesse en cette première journée de forum par axe thématique :

Art et culture pour la vie :

Mathilde Graas : https:

Éliane Boucher : https:

Démocratie, participation politique construction de la citoyenneté et de l’autonomie

Sarah Dubuc et Victor Beaudet-Latendresse : https:

Rhita Harim : https:

Adrien Lavergne : https:

Deborah Nkelende : https:

Education, Science et Technologie au service des Peuples

Jaimie Latvaitis : https:

Défense du vivant, de l’environnement et des territoires

Denis Linckens : https:

Espaces d’articulation des mouvements mondiaux, facilitation et avenir du FSM

Orville Pletschette : https:

Luttes contre le patriarcat et hétéronormatif : clés des femmes, du féminisme et de la dissidence

Janyck Beaulieu : https:

Peuples originaires, indigènes, ancestraux, noirs, d’ascendance africaine, diaspora, autodétermination des peuples, lutte contre le racisme et la discrimination.

Amina Mezdour : https: